« Lorsqu’il pénétra dans la salle de lecture, la première chose qu’il vit fut la succession des rais de lumière obliques qui, tombant des hautes fenêtres en ogives dominant la ville et la sainte confluence des deux fleuves, projetaient sur les pupitres inclinés des trapèzes de clarté zébrés par l’ombre des meneaux. Face au silence à peine troublé par le chuchotement des plumes et des pages tournées par les lecteurs, un puissant élan de fatuité lui gagna l’estomac. Au cœur de la capitale spirituelle du pays, dans ce temple impénétrable qui était aussi le quartier général de tout l’appareil religieux du royaume, il entrait dans le cercle très fermé de ceux à qui à la plus prestigieuse concentration documentaire du monde connu était mise à disposition. »